Cannabis thérapeutique

 Une utilisation ancestrale :

Le cannabis ou marijuana est utilisé depuis des millénaires.

En effet, des textes remontant à l’Egypte ancienne ont été retrouvés, ainsi que des recueils chinois et indiens le citant.

Cette plante, alors mentionnée comme plante médicinale était utilisée pour différentes affections : vomissements, hémorragies, maladies parasitaires … et plus récemment, au début du XIXème siècle elle a été utilisée en Angleterre pour soigner le choléra. Sir William Brooke O’Shaughnessy aurai préconisé une administration d’une préparation en intraveineuse. Il approfondit ses recherches et note des effets sur les rhumatismes, l’hydrophobie, le tétanos. https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Brooke_O%27Shaughnessy

On rapporte aussi de nombreuses variétés de Chanvre en Europe et aux Etats-Unis. Vers le milieu du XIXème siècle, le cannabis entre dans la pharmacopée américaine, pour ses effets antalgique, sédative, antispasmodique et antiémétique.

Malgré ses vertus intéressantes, le cannabis sera retiré de la pharmacopée américaine et française au bout de quelques décennies, du fait de ses difficultés d’utilisation et de son effet psychotrope.

Mais un rebondissement, un siècle plus tard, vient perturber les idées scientifiques.

Raphaël Méchoulam, https://fr.wikipedia.org/wiki/Raphael_Mechoulam Chimiste israélien, isole le tétrahydrocannabinol ou THC ce qui relance l’utilisation médicale du cannabis sur le plan international.

De nos jours, le cannabis médical est utilisé, dans les pays autorisés, pour de nombreuses vertus :

- Troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhées, spasmes)

- Anorexie, dénutrition importante

- Trouble du mouvement (maladie de parkinson)

- Douleurs, inflammations

- Maladies neurodégénératives (sclérose en plaque), trouble du tonus musculaire

- Maladies auto-immunes, cancers

- Asthme

­- Epilepsie

- Glaucome

- Insomnies

- Syndrome psychiatrique, hyperactivité

- Désaccoutumance

- Maladie d’Alzheimer…

· Détails scientifiques :

L’ANSM ouvre le débat sur les stupéfiants et psychotropes lors de la séance du 25 juin 2015.

« Samira DJEZZAR rappelle que le cannabidiol est l’un des constituants du cannabis. Il entre dans la composition de trois médicaments : le Sativex® (association de THC et cannabidiol), le Cannador® et l’Epidiolex®, solution orale ne contenant que du cannabidiol et médicament orphelin utilisé dans les épilepsies réfractaires chimiorésistantes » (Cf ansm commission des stupéfiants 17/12/2015 internet)

Le cannabidiol agit sur de nombreux récepteurs : ceux impliqués dans la douleur (par désensibilisation des canaux ioniques), ou le système sérotoninergique (action contre l’anxiété, la dépression), et autres récepteurs opioïdes. Il augmente la concentration de l’anadamide (neurotransmetteur cannabinoïde présent naturellement dans l’organisme).

Le cycle du cannabidiol est entérohépathique, ce qui explique son action prolongée dans le temps. Son élimination est essentiellement biliaire. Attention donc aux malades du foie !

D’autres précautions :

· Le cannabidiol passe dans le lait maternel

· Diminution la vigilance et somnolence

· Troubles hépatiques possibles

· Troubles de l’appétit

· Positivité possible lors de prises importantes sur contrôles antidopages (non prouvé)

· Augmentation des effets nocifs lors de la prise associée avec d’autres stupéfiants (cocaïne, THC a forte dose). Risques élevés !!!! Contre-indication formelle.

En revanche, des effets très positifs ont été rapportés lors de tests chez des sujets sains lors de la prise de 15mg de cannabidiol : ingéniosité, vivacité d’esprit, mémoire …Aucun problème de santé n’a été rapporté sur le plan international lors de la prise de CBD !

L’association de cette substance avec une faible dose de THC procure des effets notoires sur la douleur (cancers, douleurs neuropathiques).

Une dose élevée de CBD offre une bonne prise en charge sur l’anxiété.

Sur la maladie de Parkinson et l’épilepsie, les résultats sont également concluants.

On note également que le CBD devient un médicament orphelin au titre du règlement (CE) n° 141/2000 du Parlement européen et du Conseil de 2016.

· Sur un plan légal :

Les graines et les fibres de chanvre sont les seules parties utilisables. Toute utilisation des fleurs du cannabis est strictement interdite. La teneur en THC (tétrahydrocannabinol) de la plante doit être inférieure à 0,2%. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000351447

La dérogation pour la commercialisation ou de la possession du cannabis en France ne concerne que les variétés de chanvre inscrite dans la liste des plantes autorisées.

On rappelle que le CBD, contrairement au THC n’a aucun effet euphorisant, et n’est pas considéré comme un stupéfiant, du fait que ses effets psychoactifs ne sont pas nocifs mais plutôt positifs.

Le risque d’addiction au cannabidiol est extrêmement faible. L’OMS affirme que cette substance ne présente pas de dangers, à la différence du THC. La ministre de la Santé Agnès Buzyn indique que le CBD est autorisé sur le territoire Français, toutefois il est interdit d’utiliser la fleur.

Légalement, pour commercialiser du CBD, le produit fini ne doit contenir aucune trace de THC, et ne doit pas faire mention de « médicament » mais plutôt de « complément alimentaire ».

Seule la forme liquide de cette substance est réellement légale.

Le 11 juillet 2019, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) lance l’expérimentation de l’usage médical du chanvre, qui se tiendra sur 2ans !

En conclusion personnelle, je proposerai des produits à base de CBD qu’après une anamnèse et un bilan personnalisé. Je ne travaillerai qu’avec un producteur local dont la légalité de ses produits ne me fera aucun défaut. Je suis confiante sur le bénéfice de cette substance et vois un avenir dans son utilisation.